Après un premier album remarqué et un EP intense, Samyster revient avec un nouveau projet plus personnel, plus réfléchi : La Fuite. Porté par une envie de rupture, mais aussi de recentrage, cet album marque une nouvelle étape dans son évolution artistique.

Fidèle à ses racines de banlieusard, Samyster ne renie rien. Mais cette fois, il prend de la hauteur. Loin du simple égotrip ou de la nostalgie de quartier, La Fuite explore l’envie de changer d’air, les doutes silencieux, et la complexité de vouloir fuir sans savoir exactement quoi ni où. C’est l’histoire de quelqu’un qui part — mais peut-être juste pour mieux revenir à soi.

Un projet conçu seul, pensé grand

Enregistré et mixé en solo, La Fuite est une œuvre artisanale. Samyster a tout façonné lui-même, jusqu’à la cohérence musicale du disque. Plus fluide que ses projets précédents, l’album oscille entre sons percutants et envolées plus planantes. C’est un mélange équilibré entre les codes de la rue et une sincérité plus nue, presque désarmante.

Le premier extrait, Fission, résume à lui seul ce virage : un morceau qui frappe juste, sans forcer. La mélodie accrocheuse côtoie un texte brut mais profond, une entrée en matière idéale pour plonger dans l’univers du disque.

Un artiste en quête de vérité

Ce qui rend La Fuite si captivant, c’est la lucidité émotionnelle qui en émane. Samyster ne cherche pas à impressionner, il cherche à comprendre. Et à travers ses mots, il embarque l’auditeur dans ce même cheminement.

Il incarne ce type d’artiste en mutation, capable de naviguer entre plusieurs mondes — entre la rue et l’intime, entre la technique et le sentiment. À travers ce projet, il s’impose non pas comme une figure de la hype, mais comme une voix authentique, qui prend le temps de se construire.