Dans le monde du hip-hop, les projecteurs se braquent plus souvent sur les polémiques que sur les actions positives. Kodak Black en est un parfait exemple. Le rappeur originaire de Pompano Beach, connu pour ses tubes percutants et ses démêlés avec la justice, mène depuis plusieurs années une série d’initiatives philanthropiques souvent ignorées du grand public.
L’image contre l’intention
Kodak Black, de son vrai nom Bill Kahan Kapri, ne cherche pas forcément la lumière quand il fait un don. Pourtant, depuis 2019, il a investi des dizaines de milliers de dollars dans des actions humanitaires : aides aux familles en difficulté, soutien à l’éducation, dons pour Haïti, loyers payés pour éviter des expulsions… Une démarche sincère, mais peu relayée. Pourquoi ? Parce que dans l’industrie musicale et médiatique, les récits de violence ou de déviance attirent plus que ceux de générosité.
Un palmarès de dons concrets
Kodak ne se contente pas de simples promesses. En 2019, alors même qu’il était incarcéré, il a offert 8 000 dollars à des œuvres caritatives. En 2021, il a distribué 100 climatiseurs aux habitants de son quartier d’origine, puis 20 000 dollars à la fille d’une policière morte du Covid. Il a également apporté son aide à Haïti, en finançant l’envoi de 350 000 bouteilles d’eau potable, et payé le loyer de 28 familles menacées d’expulsion en 2022. À chaque fois, les montants sont significatifs et les cibles bien choisies : communautés locales, enfants, familles en crise.
Pourquoi cette invisibilité médiatique ?
- Une image controversée : Les frasques judiciaires de Kodak occupent le devant de la scène, éclipsant ses bonnes actions.
- Une industrie orientée sur le sensationnel : Les récits “positifs” vendent moins que les polémiques.
- Un manque de communication volontaire : Kodak ne capitalise pas sur ses dons pour booster son image publique.
- Des biais structurels : Les contributions des artistes noirs, surtout issus de milieux défavorisés, sont souvent minimisées par les médias dominants.
Une démarche proche de Black Wall Street
Kodak Black n’est pas un philanthrope institutionnel, mais il incarne une version moderne du “community building” à la manière de Black Wall Street : redistribuer la richesse localement, répondre aux besoins urgents de sa communauté, sans forcément attendre la reconnaissance. En cela, il s’inscrit dans une tradition de solidarité afro-américaine trop souvent effacée.
Un exemple de résilience et d’humanité
Kodak Black est imparfait, comme beaucoup d’êtres humains. Mais ses gestes — spontanés, concrets, sincères — méritent d’être mis en lumière. Ils rappellent que derrière l’image parfois brouillée du rappeur se cache un homme qui n’a jamais oublié d’où il vient, et qui agit pour ceux qui, comme lui, ont connu la galère.
À retenir : Kodak Black n’est pas seulement une figure controversée du rap, c’est aussi un acteur social. Son engagement, bien que discret, a un impact réel. Il est temps que les médias et le public élargissent leur regard et reconnaissent aussi les histoires d’espoir dans le hip-hop.