Drake vs. UMG : Une bataille judiciaire aux enjeux explosifs
Le conflit entre Drake et Universal Music Group (UMG) prend une tournure décisive. Le 2 avril 2025, un juge fédéral a refusé la demande d’UMG de suspendre la phase de découverte dans le procès intenté par l’artiste. Cette décision permet à Drake d’accéder à des documents clés, notamment les contrats de Kendrick Lamar, dans sa quête pour prouver qu’UMG a intentionnellement promu une chanson diffamatoire à ses dépens. Retour sur cette affaire qui secoue l’industrie musicale.
Une victoire procédurale pour Drake
Le juge du tribunal du district sud de New York a rejeté la motion d’UMG visant à bloquer l’accès de Drake à des documents internes. Cette décision lui permet d’obtenir des éléments potentiellement compromettants, notamment :
- Les contrats entre Kendrick Lamar et UMG.
- Les documents relatifs aux rémunérations des dirigeants d’Interscope, dont le PDG John Janick.
- Les détails des incitations financières et stratégies de promotion utilisées en 2024.
Michael Gottlieb, avocat principal de Drake, a salué cette décision : "Il est temps de voir ce qu’UMG essayait si désespérément de cacher."
Cette victoire intervient après que Drake a réglé un différend avec iHeartMedia et abandonné une plainte contre Spotify, concentrant désormais toute son énergie sur UMG.
Origines de l’affaire : un diss track devenu viral
L’affaire remonte à mai 2024, avec la sortie de Not Like Us par Kendrick Lamar. Ce diss track, qui accuse Drake d’être un "pédophile certifié", est rapidement devenu un phénomène culturel, remportant cinq Grammy Awards et occupant une place centrale lors du Super Bowl 2025.
Drake a déposé plainte en janvier 2025, accusant UMG d’avoir utilisé des moyens illégaux (bots, payola, manipulation des streams) pour maximiser le succès du morceau, quitte à ternir son image. Il affirme qu’UMG savait que les paroles de Lamar étaient fausses et dangereuses, mais les a quand même promues pour des raisons lucratives.
La riposte d’UMG : liberté d’expression et bataille de rap
UMG a contre-attaqué en mars 2025 en demandant le rejet de la plainte, arguant que :
- Not Like Us relève de la liberté d’expression protégée par le Premier Amendement.
- Drake a perdu une bataille de rap qu’il a lui-même initiée.
- L’artiste tente de se repositionner après une humiliation publique.
Le label souligne également que Drake a lui-même attaqué Lamar dans ses diss tracks, notamment en insinuant qu’il serait violent avec sa famille.
Les réactions et l’impact sur l’industrie musicale
L’opinion publique est divisée :
- Certains fans de Drake estiment qu’UMG a franchi une ligne rouge en promouvant une chanson incitant potentiellement au harcèlement.
- D’autres considèrent que cette plainte est une tentative désespérée de Drake pour redorer son image après sa défaite musicale.
L’affaire pose aussi une question cruciale : jusqu’où un label peut-il aller pour maximiser le succès d’un morceau ? Si Drake parvient à prouver qu’UMG a manipulé les streams ou payé pour favoriser Not Like Us, cela pourrait déclencher un scandale majeur dans l’industrie musicale.
Conclusion : une affaire loin d’être terminée
Drake a remporté une première bataille, mais la guerre judiciaire est loin d’être finie. La phase de découverte pourrait révéler des pratiques controversées au sein d’UMG et redéfinir les règles de promotion musicale. Cette affaire, qui mêle liberté d’expression, rivalité artistique et stratégies commerciales agressives, pourrait avoir des répercussions bien au-delà de cette querelle entre deux rappeurs.
Les prochains mois seront décisifs : Drake parviendra-t-il à prouver que son label a sciemment nui à sa réputation, ou UMG réussira-t-il à démonter ses accusations ? Une chose est sûre, le monde du rap et de l’industrie musicale suit cette affaire de très près.